Aujourd’hui, je vais partager avec vous quelque chose… de passionnant !
Et demain, on parlera d’un truc… bien bien lourdingue ! Ca compensera. Vous comprenez ?
Je vais vous parler d’un film et cela va nous mener loin loin en arrière. Vous êtes prêts ? Alors, allons de l’avant !!
Nous allons faire un grand saut dans le temps pour retrouver une époque où l’on ne regardait pas les films de la même manière. Cette époque est celle de la VHS.
Qu’est-ce que la VHS ?
V ? Vidéo.
H ? Home.
S? System. Video Home System.
Aujourd’hui, l’heure est au numérique avec le DVD et le blu-ray. Au digital avec le streaming et la VOD.
« Mais hier, c’était l’heure de la bande vidéo. Et on bandait grave ! Euh non, ce n’est pas du tout ça que j’ai voulu dire »
La bande vidéo, c’est le support physique par excellence. Un grand pavé qu’on insérait dans un magnétoscope pour mater un film.
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En cet instant, j’entre dans une communion virtuelle avec celles et ceux qui, comme moi, ont connu cette époque magique. Et quand d’autres vous disent que c’était le temps d’avant, que c’est fini, je sais ce que vous vous dites !
« Tant mieux ! » « Je veux dire, c’est vrai, quoi. Le roi est mort, n’en faisons pas tout un plat ! »
Pourquoi ressasser un passé douloureux qui vous fait souffrir ? Réponse, parce qu’on cherche encore le passé douloureux qui vous a fait du bien.
C’est vrai que mon souvenir idyllique et nostalgique de la VHS est peut-être entaché par une, deux, trois, petites choses un peu traumatisantes.
Car la VHS, ce sont ces armoires blindées qui débordent ! Ces quatre vidéo qui vous tombaient sur la tête ou écrasaient vos petits doigts alors que vous n’aspiriez qu’à regarder un innocent dessin animé !
La VHS, ce sont ces heures à tenter de réparer le magnétoscope dans lequel la bande n’a de cesse de s’emberlificoter.
La VHS; c’est l’Enfer ! Et d’ailleurs, qu’est-ce qui m’a pris de vous parler de ce sujet ?
Pourquoi regarder des films en VHS ?
Et au fond, pourquoi on en discute ? Qu’est-ce qu’il y a de sympa dans les vieux films ?
Aujourd’hui, si vous voulez zyeuter un monstre, l’image de synthèse peut tout pour vous. On peut voir des monstres plus vrais que nature, détaillés, minutieux. Des décors magistraux.
Et précisément !
« Tout est servi sur un plateau et vous me direz : c’est bien normal pour un film de cinéma »
Mais sans faire aucun effort, vous pouvez voir des araignées géantes, des morts vivants, des dinosaures crédibles parce que confondants de réalisme. Tout parait naturel.
L’histoire se livre à vous direct ! A peine arrivée, elle baisse la serviette ! L’histoire est d’une compréhension immédiate, on se plonge directement dans l’histoire. C’est une frénésie de la fantaisie sans la moindre difficulté.
Et c’est là que je dis : VHS !
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Parce que la VHS, c’est la compilation extraordinaire de plusieurs décennies de films dans un format visuel qui a vieilli. Des films où l’imaginaire gothique s’est incarné dans des araignées en plastique, des créatures en caoutchouc affreux, dans du fantasy kitsch.
Dans ces films, quand Aladdin vole au-dessus des montagnes sur un tapis volant, on sait tout de suite qu’il gigote devant un poster ! Chiqué !
Ces films-là vous proposent un imaginaire qui n’est pas accessible immédiatement. L’oeil un peu trop habitué à la facilité technologique dira : « c’est moche ! Je n’y crois pas ». Oui, il le dira sans avoir de bouche, oui. Un problème avec ça ? Non ? Très bien.
C’est tout de suite plus dur de suivre les affres meurtriers d’une momie qui a des rouleaux de papier toilette à la place de bandelettes ! Plus dur aussi de croire en un Dieu qui s’énerve quand tout ce qu’on nous propose est une figure moche faite en pâte à modeler. Et pourtant, quand on a adhéré, qu’elle est effrayante, cette momie. Et qu’elle fait peur, la divinité !
Ici, la Planète des singes, ce sont des mecs qui crèvent de chauds dans des costumes à poil (les costumes, hein, pas les mecs… nous sommes bien d’accord ?).
Comment savourer un film en VHS ?
Et donc pour se plonger dans une telle histoire… il faut accepter… d’y croire. Il faut retrouver l’imagination débridée et toute enfantine que l’on avait quand on inventait des histoires improbables avec ses figurines. Une féérie hallucinée et baroque prend alors place dans votre esprit. Et parce que vous avez fait un effort pour vous concentrer sur la narration, par delà ce qui parait surréaliste ou laid, la narration vous récompense en vous offrant des scènes de cinéma d’une intensité que vous ne retrouverez pas dans le cinéma d’aujourd’hui.
Plus c’est moche, mieux c’est ! D’ailleurs, je vais vous faire une confidence.
« Plus c’est incroyable… et moins on y croit… Si si si, je vous assure »
Les contraintes de budget, le manque de moyens ont obligé des générations de réalisateurs à faire preuve d’une grande créativité. Le cinéma des années 1950-60-70 nous offre des moments d’anthologie. C’est une autre manière de raconter des films. Plus forte, plus poignante, plus intense.
Attention, je ne vous dis pas de vous racheter un magnétoscope et des vieilles cassettes. Je vous dis simplement de vous intéresser à nouveau aux films anciens. Ils sont réédités en DVD, streaming et autres… Avez-vous envie d’en savoir plus ?